☺ [ciné 1955] Ne fais pas ce que je fais, fais ce qu'elle dit.
Le western ne se résume pas aux grands espaces. C'est une mythologie liée à la fondation d'un pays. Elle comporte des thèmes se rapportant à la fin de la période, et d'une certaine façon, au déclin de l'aspect épique, chassé par la modernité réaliste. Toutes les légendes doivent un jour se terminer.
C'est sur cette étagère qu'il faut ranger ce film au si joli nom.
♦ 1955: The man without a star, par King Vidor. ♦
♦L'homme qui n'a pas d'étoile. ♦
En 1874, fut déposé le brevet du premier modèle de fils barbelés, ou ronce artificielle. Le principe n'était pas nouveau. On a employé des plantes épineuses comme barrières pendant des siècles. Le fil barbelés, pourtant, est un peu différent. Il se pose très vite, ne prend pas de place, n'a pas besoin d'être taillé...
L'histoire se place durant cette époque où les fermiers étendent des fils de fer barbelés pour limiter le déplacement des troupeaux.
Il a une chemise bleu clair et des yeux vert d'eau (ceux de Kirk Douglas). Il porte sur la poitrine d'horribles cicatrines à cause d'une chute de cheval causée par une barrière de barbelés. Il déteste ces fils de fer que les fermiers tendent pour cloturer leurs terres et qui empêchent de chevaucher librement. Il a ses raisons. Dans le wagon à bestiaux où il voyage clandestinement se trouve aussi un jeune homme plein de rêves qui croit pouvoir devenir cow-boy, qui croit au temps des belles chevauchées sur la prairie. L'un et l'autre sont engagés au ranch d'une femme très riche, très belle et totalement dénuée de scrupules.
Les petits fermiers voisins, pour éviter que l'immense troupeau vienne piétiner leurs cultures, les ceinturent de barbelés. Cas de conscience.
Spoiler prairie & barbelés :
La bataille finale est sublime et atypique. Vraiment très très atypique. Merveilleuse de musique, aussi.
De façon générale, les musiques de ce film sont très belles. Celle du générique, du saloon, et comme je viens de le dire, celle de la scène d'action finale. L'instant traditionnel où dans tout western les camps opposés s'affrontent.
Bien et Mal.
Le mot de la fin est sublime aussi, d'une poésie typique des années 50. Une douce ironie qui renvoie le jeune homme à... suivre les conseils de la jolie fille amoureuse de lui, au lieu de faire des bêtises ou de suivre le vieux cow boy dans des aventures incertaines.
Simple logique de l'évolution du Wild West... Le temps des cow boys allant librement au travers de la prairie (ce que le vieux a été et ce que le jeune aurait voulu devenir) est passé. Le temps des colons bien installés, des barrières et du monde civilisé arrive.
Man Without A Star-1 (1955) - Kirk Douglas par cldickjr
Peut-on ranger "l'homme qui n'a pas d'étoile" dans la catégorie des "cavaliers providentiels" ? C'est difficile. Il n'a pas de cheval, et commence par choisir le mauvais camp. Pourtant, oui, peut-être. Ou bien peut-être pas. A moins qu'il ne soit simplement... Un homme, à la recherche du bon chemin, comme l'est l'Humanité toute entière.
"The way is far, the night is dark, fort the man without a star..."
mais le jeune homme, plus chanceux, l'a trouvée.
ICI, article du blog sur l'époque Hays.
Page wikipédia du film en cliquant LA.