Extrait = demain, il fera jour... ou pas.
Alex dit bonjour et s'installe. Sur les écrans du monde entier, on voit Léda lui adresser un petit signe de tête avant de lancer les questions. Habile à répondre sans rien dévoiler, il en esquive tout de suite plusieurs. Il ne dira pas ses intentions sur le trafic du kerag, quant à son emprise sur le « Losange » il ne la considère pas si forte. Le Marionnettiste était bien plus tyrannique que lui. Éclats de rire pas du tout simulés dans le bistrot. Murmures joyeux, où on perçoit haine envers le seigneur d'hier et confiance en celui d'aujourd'hui. C'est du direct. Pourvu que Jess ait eu l'idée de changer de caméra pour montrer la salle réjouie. Marie ajuste la synchronisation de l'hologramme et poursuit sur le thème. Alex explique qu'il a grandi dans un univers de terreur et préfère qu'on se sente bien. Il énumère au passage les fléaux qui sévissent dans le Losange. Ici, le kerag n'est qu'une échappatoire aux souffrances, et la mort une porte de sortie. Marie oriente vers les nouveautés depuis la disparition du Marionnettiste et lui demande s'il pense être un bienfaiteur. Il sourit de toutes ses dents. Non, il est un truand. On peut coller des plumes à un diable, ça n'en fait pas un ange. Il est seulement un méchant trop paresseux pour être vraiment méchant. Il aime son petit confort. Par exemple, il adore les jeux vidéos. Marie lui demande ce qu'il en est des femmes. Nouveau sourire. En coin, celui-là.
– Vous parlez de ce qui m'a conduit en « liste A », n'est ce pas ? La question que le public attend le plus, je parie ! Diane ! Va voir là-haut si ma femme a le temps de serrer la pince à Léda.
Il s'excuse en hochant la tête. Elle voulait être à ses côtés pour l'interview, mais le bébé est insupportable depuis qu'il sait marcher. Une petite attente s'annonce, que Marie comble en revenant aux trafics illicites de Pique. Non, il ne tient pas à ce que son fils lui succède. Il espère le voir faire de belles études, puis trouver un vrai métier. Pas comme lui, qui sait à peine écrire. Il a une belle allure en disant cela. Entre tristesse et rêve. L'interview va être un document visionné en masse pendant des mois et peut-être des années.
La femme qu'on l'accuse d'avoir enlevée arrive, un enfant dans les bras et suivie de la nommée Diane. Blottit sa nervosité dans le blouson du prétendu kidnappeur. Prend les volumineux pectoraux pour un oreiller. Sitôt lâché, le bout de chou, veut jouer avec les caméras. Pique le fait asseoir sur ses genoux. Belle occasion de complimenter qu'il ressemble à son père. Alex secoue la tête. Au contraire. Il espère bien que son fils ne lui ressemblera pas. Cette fois, c'est lui qui réoriente la discussion, et demande si sa compagne a l'air d'être contrainte. Marie interroge. Les autorités parlent de viol et séquestration sur membre des forces de l'ordre. Oui, elle a été policier. Non, il ne l'a pas enlevée. Dommage. Ç'aurait été romantique. Alex fronce le sourcil. Elle rit.
Choquant à souhait. L'audimat va adorer. Alpha va détester. Pour le meilleur et pour le pire, pour la romance et pour le crime, Pique va devenir une vedette. Marie vérifie son écran d'ordinateur. L'ultra-brève déconnexion produit chez Léda des variations lumineuses. Inutile de s'en soucier. Le public adore ce bug arc-en-ciel.
Texte-exemple 61° concours d'Extraits du forum Jeunes Ecrivains (octobre 2017).
Thème de la session : "Regards vers l'Avenir".
"Sinistre DiscoBall" / saison du Tigre (3°/12)
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Texte présenté tel qu'à date du concours, sans retouches ultérieures.
Etat du texte à date du concours : en cours d'écriture.
Etat à date de parution de ce post : idem.
Le projet comporte 12 saisons.
A publication de ce post, 2 sont complètes.