☺ [ciné 1903] L'attaque du train est-elle un cliché du western ?
Elle est en tous cas au moins un sujet fort ancien.
♦ 1903. The great train robbery. ♦
Par Edwin Stanton Porter & Wallace McCutcheon.
♦ Le vol du grand rapide. ♦
Chapeau bas. Nous voici face au plus ancien western cinématographique connu.
Une dizaine d'années après l'invention même du cinéma. En fait, c'est le plus ancien qui nous soit connu. Les spectacles portant sur le Wild West étaient à la mode et peuvent avoir donné lieu à des film avant cette date.
Sans cette qualité d'ancêtre, ce film perd beaucoup de son intérêt, avouons-le, et la musique qui lui a été ajoutée sur cette video ne le rend pas plus palpitant, bien au contraire (elle m'endort). Le scénario est simple et sans surprise. Pourtant on notera au moins l'intérêt documentaire, qui est double.
- bien que filmée en noir et blanc, la pellicule porte des traces de couleur rajoutée au pinceau (le luxe).
- les costumes des passagers du train, en 1903 n'étaient pour les spectateurs que... semblables aux leurs.
Et puis...
- j'aime aussi le détail des bandits qui profitent du moment où le train reprend de l'eau... Mais pourquoi diable la porte du fourgon postal est-elle grande ouverte et laisse-t-elle voir le paysage qui défile ? Astuce ciné pour mettre le mouvement en évidence... Mais qui colle mal avec l'aspect "réaliste" (pour l'époque) du film. On rangera ça dans la catégorie des exagérations "image d'Epinal" pour plaire au spectateur et le faire rêver.
- peu ou pas de surprise dans l'enchainement des faits, pour un esprit de notre époque. A l'époque, la simple succession des actes des bandits devait cependant faire frémir et la mise en scène un peu théâtrale ne choquait pas. Elle était au contraire dans l'air du temps. En matière de mise en scène:le bandit qui tire sur la salle avait eu beaucoup d'impact (oups!).
Bien que contemporain de la période relatée,
ce premier Western se pare déjà d'un aspect "légende".
Le scénario est relativement simple. Les différentes phases de l'attaque sont évoquées dans un ordre qui ne laisse pas vraiment de place au suspens. A notre époque, l'intrigue semblerait molle. Sujet dramatique et donc traité sans gag. Il y a des coups de feu et même des morts, quand même. Ce n'est pas un thème à faire rire!
Sans gags ? Pas si sûr. Regardez bien la scène du bal. Mais... Est-ce que c'en est un ?
Usage judicieux de la colorisation partielle, pour accentuer certains points, alors que tout coloriser aurait été long et coûteux mais n'aurait pas produit le même impact. la mise en scène comporte un effet qui à l'époquet produisit un bel effet: le bandit qui tire sur les spectateurs.
A noter que Bronco Billy Anderson, star du western muet sur toute la période, participe à ce film précurseur, où il joue non seulement un des bandits mais aussi plusieurs autres rôles.
Evidemment, on pourrait se dire que le western, qui traîne une réputation de genre mal famé rempli de bandits et de pétoires, commence rudement sec de ce côté-là. Vous aurez peut-être remarqué que dans ce film, si il y a de méchants bandits, les gentils qui se jettent à sa poursuite ne sont pas non plus sans tache ?
Halala... On a pas encore inventé le justicier qui arrive juste quand il faut et s'en va sous le soleil couchant.
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Fiche technique de mon roman "Howahkan" LA.