Extrait = Ben si, c'est possible
Ca a commencé il y a trois jours, et depuis, ça n'a fait qu'empirer.
Le premier coup, elle avait encore une fois découché. Il lui est déjà arrivé de rester quatre jours sans revenir. Quand on lui demande où elle était, elle prétend avoir dormi chez une amie dépressive. Le mensonge ne passe qu'à moitié. Joe grommelle. Lui dit de faire attention. Lui conseille de ne pas faire de bêtise. Lui rappelle qu'il y a déjà Terry qui mal tourné et que c'est assez d'un dans la famille. Le malheureux... Il se doute de quelque chose, c'est sûr... S'il savait...
Bientôt un an que durent ces amours clandestines qui n'auraient pas dû avoir de lendemain. Ce n'est pas facile. Il faut ruser sans arrêt. Chez elle, au travail, en chemin... Sarah a l'impression d'être une droguée, en manque sitôt qu'elle ne peut pas se blottir contre son chéri.
Quand elle a eu les toutes premières nausées, Alex dormait encore. Il s'est vite réveillé, en la sentant bondir du matelas. Il l'a suivie à la salle de bain de ce grand appart presque confortable qu'il s'aménage depuis quelques mois mais est resté sur le pas de la porte. Quand elle a enfin arrêté de vomir, elle l'a regardé avec une trouille bleue.
– Qu'est-ce qui m'arrive ?
Il s'est gratté la tête, embarrassé, puis a tenté un sourire, mais qui manquait vraiment d'assurance.
– J'crois que t'es en cloque, ma petite braise.
– Quoi ?
– Ben... T'es grosse, t'as un œuf à couver, un p'tiot en marche.
Assommée, elle est restée bouché bée, puis s'est mise à bégayer sans arriver au bout d'un mot.
– Note que j'peux pas te jurer, mon amour... Suis pas toubib. Mais ça y ressemble
– Q... Q... Quoi t'y connais, d'abord ?
– Pas lourd, mais ma frangine a eu quatre gosses. Le premier quand j'avais neuf ans.
– Je... Je... C'est pas vrai ! Tu vois pas la cata que ça serait ?
– Une sacrée foutue merde, mon soleil, mais tout à fait possible.
Une énorme baffe lui est tombé dessus, le malheureux, accompagnée d'un chapelet d'injures absolument pas méritées, puis une grêle de coups de poings dans le thorax et dans l'abdomen.
Il a vaillamment affronté l'orage, acceptant de servir de punching-ball jusqu'à ce qu'elle se calme, et quand les cris se sont changés en larmes, il est allé chercher les habits de la furie et les lui a passés.
– Recouche-toi un peu, mon soleil. Je prépare le petit déjeuner, et après je vais nous chercher un vrai repas pour tout à l'heure. Aujourd'hui, pas question de manger de la bouffe en boite.
– T'as pas rendez-vous avec ton pote ?
Il est allé décrocher son bracelet-téléphone qu'il avait mis en charge dans la cuisine. A appelé. A annulé sans donner de raison, et disant qu'il rappellerait le lendemain. Elle tremblait de partout, essayant d'imaginer ce que diraient sa famille, ses chefs, les gens... Il l'a portée dans la chambre avec précautions. Là, il l'a soigneusement emballée dans la couverture et adossée à la caisse où il range ses habits de rechange. Ensuite, il lui a amené un bol de café et il s'est assis tout près d'elle.
– C'est normal, que tu te fasses du souci... Le bébé d'un salaud dans mon genre, c'est pas le plus beau des cadeaux... Mais essaye de ne pas trop t'en faire, quand même. C'est pas bon pour lui.
Comme elle avait annoncé s'absenter trois jours. Il a fallu mentir encore en rentrant.
Cette fois-là, elle n'est restée chez Alex qu'une seule nuit.
La fliquette & le truand...
Préparé pour le 53° concours d'extraits du forum Jeunes Ecrivains (novembre 2016).
Non présenté (choix d'un autre texte). Thème de la session : "Whaaaat !!!???".
Précision : Révélations. "Sinistre DiscoBall". / saison du Tigre (3°/12)
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Tous les messages concernant DiscoBall : ICI.
Texte présenté tel qu'à date du concours,
sans retouches ultérieures.
Etat du texte à date du concours :
en cours d'écriture.
Etat à date de parution de ce post :
idem.