Extrait = Quand on pousse, ça cogne
Prévenant un mouvement de Roch, Terry appuie son pied sur la veste gris perle et sur mesure. Plus ce salopard vieillit, mieux il se fringue. Il sera bientôt aussi séduisant qu'une illustration pour manuel de bonnes manières.
– La morale y est un peu trop stricte, mais c'est vraiment pas à toi de la critiquer, obsédé. Toutes les femmes qui passent à ta portée, tu te les fais. Tu te souviens que celle-là, tu l'as vue au berceau ?
– J'ai pas oublié… seulement… y'a eu un moment où c'était plus une petite fille.
L'attrape, lui cogne la tête au sol, ponctue d'un coup de genou sur la poitrine, puis se relève.
– Et où elle est devenue appétissante pour ta queue toujours en l'air. J'ai remarqué.
Tremble d'une rage gelée. Le pire… c'est que « ça » devait arriver. Toutes les femmes de la Tour y passent. Sauf les vraiment moches. Ça ne pouvait pas louper. Regarde le saligaud. Écœuré. Sent une douleur dans la cage thoracique. Essaye de se calmer. Il faut abréger. Hésite sur la façon de tuer.
– Je l'aime.
Le pied de Terry part tout seul, plusieurs fois de suite. Roch se change en petite boule serrée.
– Ce qui est bien avec le lotat, c'est son effet sur la masse musculaire. Qu'est-ce que tu penses de ton cobaye ? Le produit est-il bon ?
Agrippant le coupable par les cheveux, il l'oblige à se rasseoir.
– Tu ne sais pas aimer, "Big Boss". Tu n'as jamais aimé que toi… et je ne suis même pas sûr que tu le fasses bien. Même ta fille, tu ne l'aimes pas. Elle n'est qu'un outil à ton égocentrisme.
Le bras droit de Roch s'arrache vers le haut, puis le gauche vers l'arrière.
– Si tu me tues, dans une heure, tu es mort… et ton fils… il a même pas huit ans. Je crois pas que Lee saura empêcher Svein de le buter aussi. Et Iris, sitôt qu'elle sera de retour. Et Carmen s'en tapera complètement.
Terry hésite. Roch ne supporte pas qu'on s'en prenne à un enfant. La menace est un avertissement. Ce sadique de Svein ne réfléchira même pas aux effets à long terme de son acte. Et de toute façon, le chaos l'attire comme un charognard. Iris est en sécurité, mais le danger pour Alex est bien réel…
– T'as beau être malin, tu te laisses trop mener par ton petit cœur, mon petit Terry.
– Et toi, c'est ton froc.
– Ta fille, c'est pas juste pour vider mes couilles. Si je n'étais pas tellement plus vieux qu'elle, je l'épouserais. Et même à l'église, si elle veut. Je ne l'ai pas violée, j'te jure.
– Je te crois hélas sans peine, sur la dernière affirmation. Embobineur que tu es. Sur la négation du début, j'ai un énorme doute. Sur la condition du milieu, je pose un veto. Je ne veux pas de toi dans ma famille. Tu m'écœures pire que les merdes de tes clebards. Sur l'option qui s'y rajoute, je rigole doucement. T'es plus allergique aux lieux de culte que le Diable en personne.
Point de ponctuation en poignet tordu longuement. Roch serre les dents mais pleure de douleur.
– Le cobaye a rudement gagné en assurance. Bon produit, en effet.
– Rêve pas, manipulateur de mes bottes ! Je calcule mes heures pour pas te croiser après une prise.
Enfin relâché, le salopard essaye pesamment de se lever. Et retombe front dans le sang qui lui a coulé du nez. S'y vautre la figure sans réussir à s'arracher du sol.
– Merde… tu cognes pas à moitié. Tu vas dire quoi ? Tu vas pas laisser foutre ta fille à la porte ?
Bonne question. La directrice est aussi facile à attendrir qu'un bloc de béton
Présenté au 71° concours d'extraits du forum Jeunes Ecrivains (octobre 2018).
Thème de la session : "Impitoyable".
"Sinistre DiscoBall". / saison du Cheval (7°/12)
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Texte présenté tel qu'à date du concours,
sans retouches ultérieures.
Etat du texte à date du concours :
en cours d'écriture.
Etat à date de parution de ce post :
saison en attente de peaufinage.
Parution du texte intégral
chapitre par chapitre, sur blog
à partir de janvier 2020.
Saison du Cheval : 2026.
Ce ne sera pas ici, mais sur un blog créé à cet effet.
http://discoball.canalblog.com